Gbagbo: Merci Tunis!

Publié le par L'équipe d'1h22, pour vous servir.

Un train peut en cacher un autre.

 

Une crise diplomatique, sociale et économique peut aussi en cacher une autre.
 

 

Une immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant de 26 ans à Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie aura été l’élément détonateur d’une révolte sans précédent dans le pays et aura conduit le Président Ben Ali à partir comme un voleur avec famille et argent (selon les services secrets, il aurait embarqué dans son avion avec 1,5 tonne d’or, soit 45 millions d’euros). 23 jours de bordel sans nom, de tirs à balles réelles, de pillages auront donc eu raison de 23 ans de règne d’un dictateur sans aucune légitimité électorale. 1465993 3 48dd tunisie-par-plantuCertes, ces événements sont suffisamment graves pour que la diplomatie internationale s’en mêle, qu’elle y cherche des solutions pacifiques. Certes, cette révolte sociale pourra non seulement avoir des conséquences positives très importantes sur la Tunisie, mais aussi sur la France. En ces temps de polémiques à relans parfois racistes sur le thème de l’immigration, ne pouvons-nous pas espérer que les tunisiens de France (je parle de ceux qui sont au chômage, qui galèrent, qui sont en France parce qu’ils ne pouvaient plus vivre dans leur pays, situation sociale dramatique oblige) soient pris dans un élan patriotique et puissent avoir le vrai choix entre rester en France ou rentrer en Tunisie? Ces 23 jours (plus ceux qui suivront) auront occupé le devant de la scène médiatique, surtout en France évidemment.

 

 

Du coup, on a complètement oublié l’autre pays africain où rien ne va: la Côte d’Ivoire. Il y a deux semaines encore, on parlait de sanctions envers Gbagbo, on disait qu’il n’allait plus avoir le choix, qu’il allait partir de lui-même. Sa stratégie est toute simple et connue de tous -res(is)ter le plus longtemps possible, le temps jouant évidemment en sa faveur- mais elle marche. Pour cela, il lui aurait fallu un petit coup de pouce, genre un truc super important qui se passe ailleurs dans le monde pour faire oublier la situation dramatique à Abidjan. Le coup de pouce, la Tunisie lui a donné.

 

Gbagbo-Ouattara.jpg

                                                                 Gbagbo (gauche) et Ouattara (droite)   

 

 

Rappelons quand même que LE Président élu et reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, vit encore retranché dans un hôtel depuis deux mois maintenant, protégé par les casques bleus de l’ONU dont les véhicules se font incendier par des partisans du bandit Gbagbo. Rappelons aussi que Gbagbo a prolongé le couvre-feu de deux semaines dans deux quartiers d’Abidjan, interdisant toute personne de sortir de 19h à 6h le lendemain. Rappelons aussi que selon le dernier bilan de l'ONU, la crise post-électorale a été marquée par 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques.

 

La démocratie est (presque) rétablie en Tunisie, essayons de la rétablir en Côte d'Ivoire.

 

-T-

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