Un peu de Bretagne à la gare Montparnasse

Publié le par L'équipe d'1h22, pour vous servir.

Anciennement appelée « la Gare de l’Ouest – Rive gauche », la Gare Montparnasse, qui se situe entre le 14ème et le 15ème arrondissement au sud de Paris, dessert les régions des Midi-Pyrénées, de l’Aquitaine, du Poitou-Charentes, de la région Centre, des Pays de la Loire, de la Basse-Normandie et enfin de la Bretagne.

 

 

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Place du 18 juin 1940, les voyageurs sortent et rentrent dans la gare comme des abeilles dans une ruche. Avec près de 50 millions de touristes par an, 175 000 par jour voire 400 000 lors de périodes de grands départs, son trafic la place quatrième gare de Paris. L’affluence des bretons se ressent sur l’atmosphère du lieu, que cela soit au restaurant, au Relay (point presse), aux guichets SNCF et RATP ou même sur un simple panneau d’informations.

 

 

 

 

14h45 : La Grande Assiette - restaurant de la gare - aux abords de la voie 1

 

 

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« La clientèle bretonne consomme bien ! » sourit Emmanuel, le responsable du restaurant. Selon lui, les bretons sont les plus joyeux et les plus agréables pour ses serveurs. « On les reconnaît car souvent, ce sont eux qui nous demandent si nous vendons des crêpes ou du cidre ». Or ce restaurant orange n’en sert pas, ils sont déçus. Serait-ce à cause de cette carence sarrasine qu’ils ne donnent pas de pourboires aux serveurs ? « Ce sont eux qui nous donnent le moins de pourboires, mais je ne sais pas pour quelles raisons …», restant dubitatif, Emmanuel n’en dit pas plus.

 

Le passage est tel dans un restaurant de gare que cela confère une ambiance singulière, particulière, surtout pour s’y asseoir sans attendre de train.

 

 

 

15h05 : L’alarme incendie est déclenchée, mais personne ne bronche.

 

 

 

 

 

15h10 : Elle s’arrête.

 

 

 

 

 

 

15h30 : Milka – point de vente à emporter – en face de la voie 7

 

 

Ce stand, au nom du célèbre chocolat, est installé depuis le 15 décembre et ce pendant trois mois. « Ca marche bien » d’après Cyrielle la serveuse qui y travaille à plein temps et voit défiler énormément de clients. Des clients pas très bavards, la vente à emporter ne se prêtant pas vraiment à la discussion de comptoir : « les clients ne parlent pas beaucoup, ils commandent et s’en vont, ils sont pressés ». Ici, les bretons peuvent se procurer des crêpes et du cidre en 25cl. Mais ce qu’elle vend le plus c’est le chocolat et non pas les crêpes. Réflexion faite, les mangeurs de crêpes vont préférer les authentiques aux parisiennes (sans équivoque).

 

 

 

 

15h45 : Guichets SNCF

 

 

 

Véronique, la guichetière, est catégorique sur l’affluence de la population bretonne : « Oh ! Il y en a beaucoup ! ». Elle a un lien assez privilégié avec la clientèle. La plupart du temps cela prend un certain temps de trouver le bon billet au bon prix, ce temps lui permet donc de discuter avec les gens dont elle s’occupe. « Ce sont essentiellement des parisiens qui ont des résidences secondaires là-bas, d’ailleurs ça ne plait pas aux bretons ! ».

 

Elle appelle Jean-Luc, un « 100% breton », lui aussi guichetier. Il travaille dans la région parisienne depuis 1976 et depuis 12 ans à la SNCF. Avant de travailler à Montparnasse, il travaillait à la gare de Versailles : « c’est assez friqué à Versailles, c’est la bourgeoisie française qui y vit. Les clients sont complètement différents que ceux d’ici [la gare Montparnasse]. Les gens sont plus pressés à Montparnasse, mais paradoxalement, ils prennent plus le temps pour discuter avec nous. ». Puis il confirme ce que précisait Véronique : « Les parisiens qui vont en Bretagne, ce sont des originaires, ce ne sont pas des parisiens « pures souches ». Il y aussi ceux qui viennent travailler à Paris. ».

 

Ce phénomène des bretons qui viennent travailler à Paris ne date pas d’hier, bien au contraire comme l’indique Jean-Luc : « Ca date de l’après-guerre. J’ai moi-même été interrogé par des journalistes à ce sujet, en sortant d’un train dans cette gare, quand j’ai commencé à travailler à Paris [1976]. A l’époque, la Bretagne n’offrait pas d’emplois, à part à Rennes où il y a l’entreprise Citroën. Les gens se sont donc tournés vers la capitale, où le réseau de communication s’amplifiait de plus en plus, et permettait ainsi un déplacement plus facile entre le domicile et le lieu de travail. ».

 

 

 

 

 

 

 

16h15 : Relay – point presse – en face des voies 8 et 9

 

 

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Ouest France, le premier journal français en termes de diffusion (environ 800 000 exemplaires vendus par jour), est vendu dans toutes ses éditions régionales. C’est celui qui est dans la plupart des mains des voyageurs en attente, les yeux tantôt rivés sur le panneau principal.

 

 

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17h : Sortie 4 vers la Tour Montparnasse

 


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Un panneau d’informations avait fait parler de lui fin novembre 2010. Ce panneau, situé dans un tunnel, à la sortie numéro 4 qui indique la Tour Montparnasse, comporte des traductions en breton et en basque. C’est le seul qui propose cette traduction.

 

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Un agent RATP s’interroge : « On se demande pourquoi c’est ce panneau qui a des traductions en breton et en basque, alors que ce n’est pas du tout par là que les voyageurs de grandes lignes sortent de la gare. Ils se dirigent plus vers l’entrée principale et circulent dans les rues plutôt que souterrainement. Surtout que c’est un tunnel très peu emprunté, les SDF [Sans Domicile Fixe] s’y installent à la fin du couloir. Bref, personne n’y va. C’est bizarre. ».

 

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-Alice-

Publié dans J'y étais !

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C
<br /> Je me souviens de vous !! ( je suis la vendeuse de milka ! ) .... je regardais pas hasard et je suis tombé sur votre blog ...très intéréssant :)<br /> <br /> <br />
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P
<br /> J'habite à cinq minutes à pied de Montparnasse, sa tour, sa gare, sa rue du départ et sa rue de l'arrivée. Joli texte bien écrit et bien raconté.<br /> très bonne journée, cordialement<br /> paul<br /> <br /> <br />
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